Les professionnel·les du développement de carrière ont reconnu depuis longtemps que la vie professionnelle a une incidence sur la vie personnelle et que, lorsqu’il y a des enfants à la maison, la vie familiale a un effet sur le bien-être général des enfants. Dans le cadre de cette étude, Lawson et collab. ont mis ces idées à l’épreuve.
Afin de vérifier si la vie professionnelle a vraiment une incidence sur la vie personnelle, des groupes d’employé·es d’entreprises œuvrant en TI et faisant partie du palmarès Fortune 500 ont été inscrits au hasard à un programme conçu pour aider le personnel à réduire les conflits travail-famille, soit « Soutien-Transformation-Atteinte-Résultats » (STAR) , ou à une intervention de pratique courante (qui n’est pas très bien décrite dans l’étude).
L’expérimentation liée au bien-être était axée sur les enfants de 9 à 17 ans. Cette tranche d’âge a été sélectionnée parce qu’il a été démontré que le bien-être affectif (p. ex., relatif à l’humeur, aux sentiments et aux émotions), dont les exemples positifs comprennent la vivacité et l’enthousiasme, et les exemples négatifs, comme la colère et la détresse, passait du positif au négatif à partir de la fin de l’enfance. Mme Lawson et ses collègues croyaient que si l’intervention STAR s’avérait efficace, le bien-être affectif des enfants des employé·es inscrit·es à ce programme ne diminuerait pas ou diminuerait moins que celui des enfants des personnes inscrit·es à l’intervention de pratique courante.
Sur les 222 membres du personnel ayant des enfants de 9 à 17 ans (vivant à la maison au moins 4 jours par semaine), 110 ont été exposés au programme STAR et 112 à l’intervention pratique courante. Les 132 enfants participant à l’étude ont effectué des entretiens téléphoniques avant l’intervention, puis après celle-ci, lors de 8 appels en soirée consécutifs. Lors de ces entretiens de 15 minutes, les jeunes devaient décrire leur journée, comment ils se sont sentis et les éléments perçus comme étant stressants. Leurs réponses étaient consignées sur deux échelles normalisées . [1] Une évaluation de suivi après 12 mois était effectuée avec les 103 jeunes participant toujours à l’étude.
Les résultats de l’étude :
- Appuient les conclusions antérieures selon lesquelles, de façon générale, les affects positifs diminuent et les affects négatifs augmentent au fur et à mesure que les enfants de 9 à 17 ans vieillissent;
- Démontrent que les enfants des familles du programme STAR :
- Présentent des affects positifs accrus sur 12 mois (les affects positifs des enfants de l’intervention de pratique courante enregistrent une diminution);
- N’ont pas changé leurs réactions en matière d’affects positifs aux événements stressants (les affects positifs des enfants de l’intervention de pratique courante se dégradaient davantage avec les événements stressants après 12 mois qu’au début);
- Ne montrent pas de changements par rapport aux affects négatifs vécus sur 12 mois (les affects négatifs des enfants de l’intervention de pratique courante augmentaient);
- N’ont pas changé leurs réactions en matière d’affects positifs aux événements stressants (les affects positifs des enfants de l’intervention de pratique courante se dégradaient davantage avec les événements stressants après 12 mois qu’au début);
Le tableau suivant présente ces résultats. Les flèches indiquent les augmentations et les diminutions et le signe « égal » indique l’absence de changements. Les couleurs correspondent au caractère désirable de l’élément (le vert correspond aux éléments désirables et le rouge, aux éléments indésirables).

Deux points principaux de cette étude sont à retenir pour les PDC :
- Les interventions en milieux de travail peuvent améliorer le bien-être des membres du personnel, mais aussi celui de leurs enfants. Pour les professionnel·les utilisant le modèle « à double clientèle » et qui travaillent avec des employeurs, ces renseignements sont essentiels!
- L’incidence de la vie professionnelle sur la vie familiale n’est pas simplement une croyance. Cette étude fournit des preuves permettant aux PDC de donner des renseignements (et non des conseils ou des opinions) concernant une partie de cette incidence.
[1] « Positive and Negative Affect Schedule » (échelle d’affects positifs et négatifs) (PANAS) et « Daily Inventory of Stressful Events » (inventaire quotidien des événements stressants) (DISE).
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