L’influence de la culture organisationnelle sur l’épuisement professionnel

La culture organisationnelle peut-elle avoir des effets sur la santé mentale du personnel, au point de contribuer à leur épuisement professionnel?

Les gens cherchent souvent du soutien auprès des PDC pour trouver le travail qui leur convient. Mais que se passe-t-il si ce travail se trouve au mauvais endroit, entraînant des conséquences négatives telles que l’épuisement professionnel? L’épuisement professionnel est de plus en plus commun et peut avoir des répercussions négatives sur les individus et sur les organisations. Les recherches précédentes se sont surtout concentrées sur des facteurs individuels, tels que les conditions d’emploi et les ressources disponibles, mais ont souvent négligé le contexte organisationnel dans lequel le travail est effectué. Cette étude vise donc à combler cette lacune en examinant la contribution de la culture organisationnelle au problème de l’épuisement professionnel.

L’équipe de recherche a examiné les relations entre l’épuisement professionnel et quatre types de culture organisationnelle : groupale, développementale, rationnelle et hiérarchique. L’étude est basée sur trois dimensions de l’épuisement professionnel : l’épuisement émotionnel, le cynisme et un faible sentiment d’efficacité professionnelle (Figure 1).

Figure 1. Un modèle intégrateur de l’influence de la culture organisationnelle sur l’épuisement professionnel

L’étude a utilisé les données du projet SALVEO, qui a recueilli des informations entre 2009 et 2012 auprès de 60 entreprises privées au Canada. L’échantillon final comprenait 1 824 personnes, dont 46,4 % de femmes, âgées en moyenne de 40,2 ans.

Les résultats ont montré que les cultures groupale et développementale étaient associées à des niveaux plus faibles d’épuisement émotionnel et de cynisme, ainsi qu’à un sentiment d’efficacité professionnelle plus élevé. Ces cultures valorisent notamment les bonnes relations entre les membres du personnel, la participation individuelle, ainsi que le développement des compétences et le développement de carrière. Elles accordent également au personnel un pouvoir de décision et le soutien de leurs supérieurs. Cela signifie que les employé·es sont moins susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel dans les organisations dotées de ces cultures.

En revanche, la culture rationnelle, qui met l’accent sur la productivité et la compétition, est indirectement liée à des niveaux plus élevés d’épuisement professionnel. En effet, les membres du personnel doivent souvent travailler de longues heures et sont soumis à une forte pression pour atteindre les objectifs individuels et organisationnels. Ils sont donc plus susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel.

L’étude n’a pas trouvé de relation significative entre la culture hiérarchique, qui valorise la stabilité, la sécurité d’emploi et la formalisation, et l’épuisement professionnel. Toutefois, ce résultat est en contradiction avec une autre étude, de sorte que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre l’impact de la culture hiérarchique sur la santé mentale des employé·es. En conclusion, l’étude suggère que les organisations devraient tenir compte de leur culture lorsqu’elles prennent des décisions concernant l’organisation du travail afin de prévenir l’épuisement professionnel. En étant conscient·e de cette relation lorsque vous travaillez avec des client·es qui ont subi un épuisement professionnel, vous pourrez aussi les aider à mieux comprendre les causes de leur épuisement. Cela peut également vous rappeler d’aider vos client·es à s’informer sur la culture d’une organisation avant d’accepter un poste.

Étude/référence originale

Dextras-Gauthier, J. & Marchand, A. (2016). Culture organisationnelle, conditions de l’organisation du travail et épuisement professionnel. Relations industrielles/Industrial Relations, 71(1), 156–187. https://doi.org/10.7202/1035906ar

Mises en garde

Un lien de corrélation n’est pas synonyme d’un lien de causalité. Certains liens de causalité inversés pourraient aussi être impliqués, c’est-à-dire les employé·es souffrant de problèmes d’épuisement professionnel pourraient évaluer plus négativement la culture organisationnelle au sein de leur entreprise.
Plusieurs éléments sont aussi absents de cette analyse, dont les antécédents psychologiques et les caractéristiques individuelles des personnes répondantes (qui peuvent jouer sur l’évaluation de la culture organisationnelle), ainsi que l’existence de sous-cultures au sein d’une entreprise.

Faits intéressants

Selon un rapport publié en janvier 2022 par l’organisme Recherche en santé mentale Canada, le tiers (35 %) de tous les travailleurs et travailleuses à travers le pays indique être épuisés. La probabilité d’épuisement professionnel diminue toutefois avec l’âge, étant la plus répandue dans la catégorie des 18 à 34 ans (41 %) et la moins répandue dans la catégorie des 55 ans et plus (24 %). Sans grande surprise dans le contexte pandémique, les gestionnaires et le personnel du secteur de la santé affichent un taux plus élevé d’épuisement professionnel.
Les résultats de cette étude effectuée auprès de 5 500 travailleuses et travailleurs canadiens varient peu d’une province à l’autre, à quelques exceptions près. Les employé·es des provinces de l’Atlantique ont tendance à avoir une opinion plus positive de leur milieu de travail, mais ceux du Québec sont moins susceptibles de ressentir les effets de l’épuisement professionnel. Les résidents et résidentes de l’Alberta ont pour leur part plus de difficulté que ceux des autres régions à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et personnelle (46 %).

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