Les technologies de l’information et des communications (TIC) ont transformé notre façon de travailler et de communiquer, surtout depuis la pandémie de COVID-19. Dans le domaine du développement de carrière, les TIC peuvent notamment être utilisées pour aider les personnes conseillères à fournir des services plus efficaces et plus accessibles. Cependant, on sait peu de choses sur la façon dont les PDC utilisent réellement les TIC dans leur pratique quotidienne. Cette étude visait à combler cette lacune en examinant l’utilisation des TIC par les conseillers et les conseillères d’orientation (c.o.) au Québec, avant la pandémie
Deux enquêtes ont été menées en 2015 et 2016 auprès de 265 c.o. du Québec sur l’utilisation des TIC dans leur pratique. Les résultats indiquent que, bien que les TIC fassent partie intégrante de la pratique des c.o. depuis plus de 40 ans, leur utilisation était souvent limitée à la gestion administrative (ex. : prendre ou confirmer des rendez-vous) et à la transmission d’information scolaire et professionnelle. Ainsi, avant 2017, 97 % des professionnel·les sondés utilisaient Internet dans leur pratique, mais seulement 3 % utilisaient les TIC pour fournir des services d’orientation à distance (voir Tableau 1). Malgré ce non-recours à l’intervention virtuelle, les personnes conseillères indiquaient un niveau de confiance modérément élevé pour mener des entretiens à distance : par exemple, 55 % d’entre elles ont auto-évalué leur sentiment « élevé à très élevé » en termes de compétences techniques et 65 % pour le maintien de la confidentialité.
Tableau 1. Pour quelles finalités les TIC sont-elles souvent ou très souvent utilisées?
Finalités | Enquête 2015 (n = 29) | Enquête 2016 (n = 236) |
Chercher/diffuser de l’information | 66% | 53% |
Prise de rendez-vous/suivi | 58% | 37% |
Administration de tests | 31% | |
Formation | 21 | |
Tenue de dossiers | 28% | 59% |
Entretien d’orientation | 3% |
Turcotte & Goyer soulignent que les c.o. interrogés étaient conscients des avantages potentiels des TIC, tels que la possibilité d’améliorer l’accessibilité des services d’orientation, et se disaient prêts à utiliser davantage les TIC dans leur pratique. Toutefois, ils avaient besoin de formation supplémentaire pour se sentir plus en confiance pour utiliser Internet et mener des rencontres d’orientation à distance. Les c.o. ont aussi mentionné avoir besoin de soutien pour intégrer ces technologies dans leur pratique quotidienne. En somme, cette étude a mis en évidence le potentiel alors inexploité des TIC dans la pratique des conseillers et conseillères d’orientation au Québec, notamment en ce qui concerne l’accompagnement à distance. Avec la croissance rapide et « forcée » des interventions en virtuel en raison des mesures sanitaires occasionnées par la pandémie de COVID-19, ces résultats ont pu aider les établissements d’enseignement, les organisations et les associations professionnelles à mieux comprendre les besoins de formation des PDC en matière d’utilisation des TIC. Ils nous permettent également de suivre l’évolution de l’utilisation des TIC chez les c.o. québécois à travers le temps, et les changements majeurs précipités par la pandémie.
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