Réussite scolaire des femmes autochtones

Publié

septembre 27, 2023

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De quelle façon le milieu scolaire peut-il contribuer à la réussite universitaire des femmes autochtones? Lisez cet article pour le savoir. Read this article to find out.

Le passé colonial du Canada et son historique de discrimination envers les communautés autochtones ont conduit à des écarts importants et persistants entre les autochtones et les non-autochtones en matière d’éducation et d’emploi. Une stratégie décoloniale, qui inclut le point de vue des personnes autochtones et des professionnel·les en emploi et en éducation, doit être adoptée pour réduire ces écarts et favoriser une meilleure justice sociale.

Dans cette perspective, Joncas et Pilote ont voulu comprendre comment le milieu d’études des femmes autochtones à l’université peut les influencer à poursuivre le parcours scolaire qu’elles ont choisi. Les autrices se concentrent sur les femmes autochtones, car leur situation est différente de celles des hommes autochtones et des femmes allochtones. Par exemple, elles sont plus souvent mères à l’université que les Allochtones. Aussi, elles gagnent généralement moins que les hommes autochtones, malgré un niveau d’éducation plus élevé.

Les chercheuses ont interrogé 19 étudiantes autochtones dans 2 universités différentes, une étant une grande université urbaine qui offre beaucoup de services à ses étudiant·es – mais sans services particuliers pour les Autochtones – et l’autre étant une plus petite université en région éloignée, mais qui offre des services spécifiques pour les personnes autochtones. Les entrevues ont porté sur les contextes relationnels et institutionnels qui ont influencé leur parcours scolaire[1].

Pour 8 des 19 participantes, le milieu d’études les a beaucoup soutenues dans la poursuite de leurs études universitaires. Pour les 4 qui ont eu un parcours de vie parsemé d’obstacles personnels, les ressources communautaires et les services disponibles sur le campus les ont grandement aidés à réussir et à rester accrochées. Quatre autres étudiantes considèrent que leur milieu d’études a considérablement aidé à leur réussite, car des raisons externes les avaient poussées à s’inscrire à l’université (besoin d’argent, de changer d’emploi ou de déménager) et elles avaient de la difficulté à rester motivées sans ressources.

Les 11 autres participantes ont beaucoup moins utilisé les services universitaires. Huit d’entre elles disposaient déjà de plusieurs ressources de départ (bourses, revenus, voitures et soutien des proches) qui les ont outillées à réussir sans avoir recours aux services de l’université. Les trois autres participantes ont eu un parcours scolaire plus complexe. Elles ont vécu des périodes de remises en question avant d’entrer à l’université, ce qui les a conduits à utiliser les services de soutien au niveau secondaire et collégial. Elles sont donc arrivées à l’université plus outillées et confiantes, ce pourquoi elles n’ont pas utilisé les services universitaires.

Sept des huit participantes qui affirment avoir grandement bénéficié des services scolaires étudient à l’université qui offrait des services conçus spécialement pour les personnes autochtones. Selon l’étude de Joncas et Pilote, les universités peuvent soutenir la réussite des étudiantes autochtones en position précaire en prenant réellement en compte leurs besoins spécifiques. Ce constat est appuyé par d’autres études recensées par les autrices et par les témoignages des étudiantes de l’étude. Par exemple, une étudiante de l’université qui n’offrait pas de services spécifiques aux Autochtones a signalé ne pas recourir aux services parce qu’elle ne s’y sentait pas à l’aise.

Les femmes autochtones peuvent connaître une intégration difficile dans leur milieu scolaire et de travail, ce pourquoi il est important de leur offrir des services adaptés et en toute reconnaissance des cultures autochtones. L’étude démontre que la présence de services n’est pas suffisante en elle-même : il faut s’assurer que les étudiant·es autochtones soient à l’aise d’y recourir. La concertation avec les peuples autochtones est primordiale pour développer de nouvelles stratégies inclusives en développement de carrière.


[1] Les mêmes données ont été utilisées par Joncas et Pilote dans une autre étude sur le rôle des PDC dans l’amélioration des capabilités des étudiantes autochtones au Canada. Lisez le résumé de cet article ici!

Étude/référence originale

Joncas, J.-A. & Pilote, A. (2019). L’incidence du milieu d’études sur les possibilités de choix de femmes autochtones: typologie de parcours scolaires. Canadian Journal of Higher Education, 49(3), 57–68. https://doi.org/10.7202/1066635ar

Mises en garde

Le petit échantillon limite la généralisation des résultats de l’étude. De plus, l’accent a été mis sur le contexte institutionnel des établissements d’enseignement, en laissant de côté d’autres facteurs (comme le contexte et la taille des universités, l’origine des répondantes, etc.). Par conséquent, il est difficile de tirer des conclusions définitives sur l’origine des différences observées entre les deux universités : découlent-elles des services institutionnels, du contexte social du milieu universitaire, de l’origine variée des répondantes, ou d’autre chose?

Faits intéressants

Plusieurs femmes autochtones se sont illustrées par de brillantes études universitaires. Elles ont fait progresser leurs domaines respectifs en trouvant de nouvelles façons de s’approprier le savoir et en intégrant des perspectives d’enseignements autochtones à leurs travaux. En voici quelques exemples :

  • Nadine Caron : première femme autochtone à recevoir son diplôme de la Faculté de médecine de l’Université de la Colombie-Britannique;
  • Lillian Eva Dyck: première femme issue des Premières Nations au Canada à obtenir un doctorat;
  • Aimée Craft: avocate, professeure et chercheuse de l’Université de Victoria, considérée comme une des 25 avocat·es les plus influent·es du Canada;
  • Janet Smylie: une des premières médecins métisses au Canada, nommée parmi les 20 meilleur·es pionnier·ères de la recherche en médecine familiale;
  • Nel Wieman: première femme psychiatre autochtone au Canada.

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Selon vous, de quelle façon les services de développement de carrière peuvent-ils être adaptés à la clientèle autochtone pour favoriser une meilleure inclusion?

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