1.2 – Maintenir des limites professionnelles
Objet et contexte
Les professionnelles et professionnels du développement de carrière (PDC) établissent et maintiennent des limites dans leurs rapports avec les client·e·s afin de les protéger de préjudices potentiels. Dans le cadre de leur pratique, les PDC instaurent une relation de confiance avec les client·e·s. Ces derniers peuvent se montrer vulnérables en certaines circonstances, notamment au moment de révéler leurs antécédents et leurs besoins personnels. Cette relation peut entraîner un déséquilibre des pouvoirs ou donner l’impression que les PDC ont un droit de regard sur le niveau de service ou de soutien offert aux client·e·s.Les PDC exercent leur jugement professionnel afin d’assurer le respect des limites régissant leurs rapports avec les client·e·s, notamment pour prévenir et gérer de possibles conflits d’intérêts. Le maintien de telles limites vise à préserver la dignité personnelle, la confidentialité et l’agentivité de la personne cliente.Les limites professionnelles vont au-delà de la relation entre les personnes clientes et professionnelles et s’appliquent également aux collègues de travail dans le cadre de tâches de supervision impliquant un rapport d’influence.
Démonstration de la compétence
Les PDC doivent être en mesure d’accomplir les tâches suivantes :
- D1. Se conformer au code de déontologie.
- D2. Maintenir des limites dans leurs relations avec les client·e·s :
- Cerner les conflits d’intérêts potentiels.
- Communiquer sans porter de jugement.
- Se présenter en déclinant son nom et son titre.
- S’adresser aux client·e·s en utilisant leurs nom et titre privilégiés.
- Respecter le caractère unique et les origines diverses de chaque personne cliente, c.-à-d. en portant attention aux commentaires, attitudes et comportements qui pourraient causer un malaise ou remettre en cause leurs croyances, leurs valeurs, leur mode de vie ou leur culture.
- D3. Prévenir la transgression des limites :
- S’abstenir de s’engager dans des relations personnelles, sexuelles ou sentimentales avec les client·e·s.
- S’abstenir de donner ou de recevoir des cadeaux considérables.
- Éviter les relations doubles (p. ex. affiliations professionnelles).
- Fixer les rendez-vous durant les heures normales de travail et les tenir dans un contexte professionnel (p. ex. dans un bureau désigné).
- D4. Repérer les situations à risque, notamment :
- Attirance sexuelle
- Gestes pouvant être mal interprétés (p. ex. toucher)
- Aide financière (payer le loyer, offrir le dîner)
- D5. Solliciter l’avis des associations professionnelles, au besoin (p. ex. association nationale ou provinciale).
- D6. Transférer les client·e·s à un professionnel qualifié, au besoin.
- D7. Documenter les mesures prises.
Connaissances et compréhension
Les PDC doivent connaître et comprendre les éléments suivants :
- C1. Types de transgression des limites, par exemple :
- Relations sexuelles
- Accepter des invitations à des activités sociales
- Accepter ou échanger des cadeaux
- Transactions financières
- Conflits d’intérêts
- Bris de confiance
- Solliciter l’avis des client·e·s en ce qui a trait à leur champ d’expertise (p. ex. investissements
financiers) - Contacter les proches pour obtenir des renseignements que les client·e·s refusent de divulguer
- C2. Code de déontologie
- C3. Lignes directrices de la pratique professionnelle
Variables contextuelles
Les PDC doivent être en mesure d’exercer cette compétence dans les contextes suivants :
Glossaire et principales références
Termes
Termes du secteur employés dans la norme définie ici, s’il y a lieu
Agentivité : capacité propre à chaque individu d’agir et d’influencer le cours de sa vie. L’agentivité implique que l’individu est à même d’exercer un contrôle sur ses propres actes et sur les événements qui ont des répercussions sur son existence.
Sources d’information et ressources
Échelles de notation en fonction du contexte
Niveau de risque
Q: Quelles conséquences résultent de l’incapacité d’un ou d’une PDC à exercer cette compétence conformément à la norme?
Fréquence
Q: À quelle fréquence et dans quelles conditions les PDC doivent-ils exercer cette compétence?
Niveau de difficulté
Q: Comment évaluez-vous le niveau de difficulté lié à l’exercice de cette compétence dans des circonstances normales?
Temps nécessaire pour maîtriser la compétence
Q: Quel est le délai moyen ou le nombre minimal d’occurrences requises pour qu’une personne maîtrise la compétence conformément à la norme?
Afin d’assurer le bien-être des client·e·s, les PDC doivent maîtriser cette compétence dès leur entrée en fonction.
Autonomie
Les PDC exercent habituellement cette compétence sans supervision, et de façon individuelle.
Automatisation
Il est peu probable que cette compétence s’automatise.