13.7 – Travailler avec une clientèle judiciarisée
Objet et contexte
Les professionnelles et professionnels du développement de carrière (PDC) réfléchissent à leurs propres valeurs et croyances et cherchent à comprendre celles de leurs client·e·s. Ils doivent remettre en question leurs préconceptions et éviter de perpétuer des stéréotypes pouvant avoir une incidence négative sur le bien-être des client·e·s et sur le résultat des interventions de développement de carrière.Pour se préparer à travailler avec des personnes judiciarisées, les PDC doivent connaître les défis et obstacles singuliers auxquels celles-ci font face à la suite d’une condamnation, ainsi que l’impact de ces difficultés sur leurs attentes et leur accès à l’emploi, à l’éducation et à la formation.
Démonstration de la compétence
Les PDC doivent être en mesure d’accomplir les tâches suivantes :
- D1. Cerner les défis et les obstacles auxquels les personnes judiciarisées peuvent être confrontées, par exemple :
- Itinérance ou logement inadéquat
- Discrimination
- Mauvaise planification de la remise en liberté
- Réintégration sociale difficile
- Aucun réseau de soutien
- Formation insuffisante
- Interruption de carrière
- Manque de soutien en réinsertion sociale
- Exigences restrictives en matière de libération conditionnelle ou de probation
- Méconnaissance du marché du travail actuel
- Exclusion de certains postes en raison du casier judiciaire
- Pauvreté
- D2. Choisir des outils et des ressources qui permettent de faciliter la réintégration, par exemple :
- Services de réinsertion sociale
- Hébergement et aide financière
- Services de traitement de la toxicomanie et de réduction des méfaits
- D3. Réfléchir à la façon dont l’approche de développement de carrière pourrait être adaptée aux besoins de cette
clientèle, par exemple :- Expliquer les protections juridiques pertinentes pour les client·e·s, le cas échéant, dans leur province ou
territoire. - Aider les client·e·s à obtenir un logement permanent et à se procurer de la nourriture, des vêtements et des
articles d’hygiène. - Développer un réseau de soutien social (p. ex. famille, communauté).
- Assurer la continuité des soins avec les professionnels de la santé (p. ex. programmes de traitement de la
toxicomanie et d’assistance postpénale). - Assurer la coordination des services de soutien (p. ex. organismes du système de justice pénale, services
sociaux). - Encourager la communauté à s’impliquer dans la planification et la prestation des services de réinsertion
sociale. - Explorer les possibilités en matière de formation.
- Examiner les services de réinsertion sociale.
- Aider la personne à communiquer avec les services de soutien dont elle a besoin.
- Favoriser le développement de la littératie financière
- Expliquer les protections juridiques pertinentes pour les client·e·s, le cas échéant, dans leur province ou
Connaissances et compréhension
Les PDC doivent connaître et comprendre les éléments suivants :
- C1. Programmes conçus pour répondre aux besoins et résoudre les problèmes des personnes ayant eu des démêlés avec la
justice (p. ex. programmes d’éducation, de formation et de préparation à la remise en liberté). - C2. Statut juridique de la personne cliente (p. ex. libération conditionnelle, libération d’office, probation).
- C3. Lois ayant une incidence sur les personnes judiciarisées (p. ex. Human Rights Code de la Colombie-Britannique, la
Charte des droits et libertés de la personne du Québec, Human Rights Act de Terre-Neuve-et-Labrador)
Variables contextuelles
Les PDC doivent être en mesure d’exercer cette compétence dans les contextes suivants :
Les PDC doivent adapter leurs approches pour tenir compte des différentes perspectives culturelles de leurs personnes clientes afin de les guider efficacement dans leurs choix professionnels.
Les PDC accompagnent des personnes clientes qui font face à des défis complexes, tels que la discrimination, les préjugés et les inégalités systémiques, limitant ainsi leurs possibilités d’avancement professionnel.
Pour établir une relation de confiance avec les personnes clientes ayant vécu des traumatismes, les PDC doivent faire preuve d’empathie, de patience et de non-jugement. Un environnement sécurisant et bienveillant est essentiel pour permettre aux personnes clientes de s’ouvrir et de partager leurs expériences.
Glossaire et principales références
Termes
Termes du secteur employés dans la norme définie ici, s’il y a lieu
Sources d’information et ressources
Griffiths, Curt T., Yvon Dandurand, Danielle Murdoch. Rapport de recherche : 20017-2. La réintégration sociale des délinquants et la prévention du crime. Centre national de prévention du crime. Avril 2007. ISBN : 978-0-662-46888-2. Numéro de catalogue : PS4-49/2007E.
O’Grady, William, Ryan Lafleur. Reintegration in Ontario: Practices, priorities, and effective models. Université de Guelph, Société John Howard de l’Ontario. 2016.
Shepard, Blythe C., Priya A. Mani (Eds). Career Development Practice in Canada. Toronto : CERIC, 2014. ISBN: 978-0-9811652-3-3
Zunker, Vernon G. Career Counselling: A Holistic Approach 9th edition. Boston : Loose-leaf Edition, 2016. ISBN-10: 978-1-305-40106-8.
Échelles de notation en fonction du contexte
Niveau de risque
Q: Quelles conséquences résultent de l’incapacité d’un ou d’une PDC à exercer cette compétence conformément à la norme?
Fréquence
Q: À quelle fréquence et dans quelles conditions les PDC doivent-ils exercer cette compétence?
Niveau de difficulté
Q: Comment évaluez-vous le niveau de difficulté lié à l’exercice de cette compétence dans des circonstances normales?
Temps nécessaire pour maîtriser la compétence
Q: Quel est le délai moyen ou le nombre minimal d’occurrences requises pour qu’une personne maîtrise la compétence conformément à la norme?
Les PDC doivent acquérir au moins une année d’expérience auprès d’un minimum de 40 client·e·s distincts représentant un large éventail d’individus incluant des personnes judiciarisées.
Autonomie
Les PDC exercent habituellement cette compétence sans supervision, et de façon individuelle.
Automatisation
Il est peu probable que cette compétence s’automatise.