3.6 – Aider les clientes et clients à s’occuper de leur santé mentale
Objet et contexte
Les professionnelles et professionnels du développement de carrière (PDC) collaborent avec les client·e·s afin de comprendre l’état actuel de leur santé mentale et mettent en œuvre des stratégies d’amélioration ou de maintien de celle-ci. Les PDC aident les client·e·s à accepter le fait que la santé mentale fluctue dans le temps.La santé mentale est distincte et différenciée de la maladie mentale. Les PDC savent que les symptômes de maladie mentale, de même que la stigmatisation qui y est associée, doivent être pris en compte dans le processus de développement de carrière. Bien que l’évaluation et le traitement des maladies mentales ne fassent pas partie de leur champ de pratique, ils peuvent travailler avec les client·e·s sur des enjeux de développement de carrière, avec la collaboration d’autres professionnels fournissant des services de traitement et de soutien en santé mentale.
Démonstration de la compétence
Les PDC doivent être en mesure d’accomplir les tâches suivantes :
- D1. Maintenir une relation fondée sur la confiance, le respect et l’ouverture (c.-à-d. une alliance de travail).
- D2. Évaluer l’état actuel de la santé mentale en examinant avec la personne cliente divers facteurs clés (p. ex.sentiment de contribuer à la société, capacité perçue d’adaptation et de contrôle de sa vie, sentiment d’avoir uneraison d’être, qualité des relations, sentiments de satisfaction et de bonheur).
- Reconnaître les signes d’amélioration ou de détérioration de la santé mentale.
- Reconnaître les signes courants de problèmes de santé mentale.
- D3. Normaliser les fluctuations courantes de la santé mentale, par exemple :
- Nervosité à l’approche d’un événement
- Tristesse causée par la perte récente d’un être cher
- Frustration causée par des problèmes récents
- D4. Cerner les aspects de la vie des client·e·s pouvant contribuer à une mauvaise santé mentale (p. ex. manque de
sommeil, mauvaise alimentation, stress). - D5. Déterminer les facteurs relevant de la volonté des client·e·s pouvant contribuer à une meilleure santé mentale (p.
ex. alimentation saine, routine de sommeil, méditation, tenue d’un journal quotidien, exercices de respiration,
activité physique). - D6. Élaborer et mettre en œuvre un plan d’action visant à réduire les activités et situations contribuant à une mauvaise
santé mentale et à augmenter celles qui la renforcent. - D7. Réévaluer l’état de santé mentale et ajuster le plan d’action, au besoin.
- D8. Diriger les personnes dont les besoins vont au-delà du champ de pratique des PDC vers des ressources externes
Connaissances et compréhension
Les PDC doivent connaître et comprendre les éléments suivants :
- C1. Principaux enjeux auxquels les client·e·s font face pouvant affecter leur santé mentale (p. ex. pauvreté, racisme
systémique, stress post-traumatique, difficultés d’apprentissage, logement instable ou insalubre, insécurité
alimentaire, problèmes de santé physique, abus d’alcool ou de drogues) - C2. Facteurs sous-jacents à la santé mentale (p. ex. sentiment de contribuer à la société, capacité perçue d’adaptation
et de contrôle de sa vie, sentiment d’avoir une raison d’être, qualité des relations, sentiments de satisfaction et de
bonheur) - C3. Distinction entre les problèmes de santé mentale et la maladie mentale
- C4. Symptômes courants de maladie mentale (p. ex. hallucinations, délire, comportements compulsifs)
- C5. Ressources communautaires et autres services de soutien accessibles aux client·e·s et offerts par des partenaires
communautaires et d’autres organismes, par exemple :- Critères d’admissibilité aux services
- Qualité des services
- Processus de référence
- C6. Lois et règlements liés à l’emploi (p. ex. législation sur les droits de la personne, Code canadien du travail, Loi
sur la protection des renseignements personnels, Loi sur les accidents du travail, normes d’emploi en matière de santé
et sécurité au travail)
Variables contextuelles
Les PDC doivent être en mesure d’exercer cette compétence dans les contextes suivants :
Les client·e·s peuvent présenter de multiples problèmes de santé mentale qui complexifient la mise en pratique de cette compétence.
Glossaire et principales références
Termes
Termes du secteur employés dans la norme définie ici, s’il y a lieu
Consentement éclairé : droit de la clientèle de connaître, comprendre et approuver les services offerts, le rôle et les responsabilités du prestataire de services, y compris comment et pour quels motifs les informations recueillies en cours de processus peuvent être divulguées à d’autres. Un formulaire de consentement signé est requis en guise de preuve. Le consentement éclairé doit être obtenu au début du processus et peut devoir être renouvelé si la nature des services fournis est modifiée.
Sources d’information et ressources
Redekopp, D. E., M. Huston. Strengthening mental health through effective career development: A practitioner’s guide. Toronto, ON : CERIC, 2020
Keyes, C.L.M. « The mental health continuum: From languishing to flourishing in life ». Journal of Health and Social Behavior, 43, 2002, pp. 207–222. doi: 10.2307/3090197.
Échelles de notation en fonction du contexte
Niveau de risque
Q: Quelles conséquences résultent de l’incapacité d’un ou d’une PDC à exercer cette compétence conformément à la norme?
Fréquence
Q: À quelle fréquence et dans quelles conditions les PDC doivent-ils exercer cette compétence?
Niveau de difficulté
Q: Comment évaluez-vous le niveau de difficulté lié à l’exercice de cette compétence dans des circonstances normales?
Temps nécessaire pour maîtriser la compétence
Q: Quel est le délai moyen ou le nombre minimal d’occurrences requises pour qu’une personne maîtrise la compétence conformément à la norme?
Les PDC doivent acquérir au moins une année d’expérience auprès d’un minimum de 40 client·e·s distincts représentant un large éventail d’individus.
Autonomie
Les PDC exercent habituellement cette compétence sans supervision, et de façon individuelle.
Automatisation
Il est peu probable que cette compétence s’automatise.